LA PRESSE FRANCAISE


LA PRESSE FRANÇAISE 


Les Français étaient alors parmi les plus grands lecteurs de journaux du monde, après les Etats-Unis. Or depuis cette date, les lecteurs, comme les titres de la presse, n’ont pas cessé de diminuer. Aujourd’hui, environ 30% seulement de la population française lit régulièrement un quotidien. En 1988, on ne comptait plus qu’une dizaine de quotidiens nationaux, et 65 titres régionaux. 


Malgré cette baisse de popularité, la presse a conservé, renforcé même, son rôle d’analyste et d’observateur précisément grâce à la distance qu’elle maintient par rapport à l’actualité. Ceci explique en partie la forte popularité en France de la presse hebdomadaire, qui compte plus de 3000 titres! Cette presse, qui privilégie l’analyse et le journalisme d’enquête, est également très spécialisée. Plus de 90% de la population en France, dont une majorité de femmes, lit régulièrement des magazines, ce qui place ce pays parmi les plus gros consommateurs de magazines du monde. Curieusement, parmi les dix magazines les plus vendus, sept sont consacrés à la télévision, deux aux femmes (Femme Actuelle et Fémina Hebdo) et un seul à l’information générale (Paris-Match).


La presse française vue de l’étranger: 

Des correspondants de la presse étrangère en France s’expriment sur la presse française. 

• NHK, Japon:
En France, les journalistes de la presse écrite, comme ceux du "Monde" par exemple, travaillent différemment des Japonais. Ils s’attachent principalement à analyser, commenter, donner leur opinion sur tel ou tel événement ou déclaration. Parfois, ils organisent des débats dans les colonnes du journal. La moitié du contenu de vos journaux s’apparente à une revue […] Vos journaux télévisés ne présentent pas beaucoup d’intérêt à mes yeux. Nous n’en reprenons jamais grand chose car les sujets sont traités de façon trop superficielle. J’ai le sentiment que votre télévision a renoncé à concurrencer la presse écrite….

• Daily Mirror, Angleterre:
A lui seul, le "Canard enchaîné" fait le travail que devraient faire quatre ou cinq journaux français… C’est tout dire sur la qualité de l’investigation de la presse française […] J’ai constaté, par ailleurs, un manque total de compétitivité entre les quotidiens. Leurs patrons raisonnent comme si leurs lecteurs n’achetaient qu’un seul journal.

• The Times, Angleterre:
Il n’y a qu’en France qu’on se permet de débuter son article par une citation d’un philosophe du XVIIIe siècle. Tradition littéraire oblige. Je crois aussi que mes confrères français préfèrent commenter plutôt qu’enquêter vraiment. La télévision aussi a ses défauts. On y passe son temps à tourner autour du pot sans donner l’information. Les présentateurs télé font beaucoup trop de baratin. C’est amusant bien sûr, de voir les invités du jour commenter les événements, mais honnêtement, ça n’apporte pas grand chose.

• Corriere della Serra, Italie:
Au-delà de la politique, de l’économie et des grands sujets en général, on ne sait jamais, en lisant les journaux, ce qui se passe vraiment en France. On ne dit jamais que quelqu’un est mort d’une overdose d’héroïne à Belleville par exemple… Je ne comprends pas pourquoi les journaux français n’arrivent pas à parler de ces choses-là. A côté de cela, vos journaux sont pleins d’état d’âme, d’opinions… Le journalisme d’enquête est très limité. […] La télévision? C’est encore une autre histoire… En principe, les chaînes publiques devraient rendre un certain service. Il n’en est rien, et on assite de plus en plus à un dérapage du public vers le privé, dû à la course à l’audience.

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